Malbodièse sans chef de choeur.
Samedi 29 avril, Malbodièse, la chorale A Coeur Joie de Maubeuge, avait convié à son spectacle, à la salle Gérard Philipe de Feignies.
A son spectacle, pas à un concert.
C’est en effet une prestation enchaînant des pièces chorales, des interventions parlées, des déplacements sur scène, pendant une heure un quart, sans interruption, sans pause, sans entracte, sans temps mort.
Entre chaque pièce, le choeur est reconfiguré par les déplacements des chanteurs, une nouvelle disposition des pupitres se mettant en place, plaçant les ténors une fois à côté des basses, une autre fois coincés entre les sopranos et les altos, les sopranos une fois sur le devant de la scène, et une autre fois au fond, derrière tous les autres chanteurs,…….
L’aisance des chanteurs à changer de place, à se regrouper en pupitre tout en occupant la totalité de l’espace scénique mis à leur disposition, sans heurt est tout à fait remarquable.
Sans doute est ce un des résultats du plan de formation pour le choeur qui a été mis en place avec l’aide de la fédération.
Et que dire de la disposition à l’intérieur même des pupitres: pas de diva systématiquement au premier rang, pas de place réservée à côté de…
Toutes les pièces ont été chantées sans partition, donc par coeur, sans chef pour donner le ton ou les départs. Pas de chef devant le choeur pendant toute la durée du spectacle, et il a fallu attendre les saluts de la fin du spectacle pour l’apercevoir enfin: serait ce à dire qu’il est inutile?
Bien sûr que non: si elle ( puisqu’il s’agit de Marie Blairon) a conçu le spectacle, choisi le programme, fait répéter toutes les pièces, elle a aussi permis – mais est ce vraiment une autorisation, ou n’est ce pas plutôt un objectif délibérément poursuivi ? – que chacun assume son rôle pleinement, de façon totalement autonome, tout en préservant la cohésion des pupitres et de l’ensemble.
Et personne n’a oublié que dans chant choral, il y a chant: on a entendu chanter, pas murmurer, pas susurrer: on a entendu le choeur, dans sa globalité, dans la variété et la richesse de toutes ses voix.
Sur le plan musical, des pièces diverses, variées, certaines tirées du programme commun récent proposé par A Coeur Joie, soutenues par deux pianistes rodés, Marc Liénart (pianiste habituel de Malbodièse) et Vianney Oudart que l’on ne présente plus tant il a oeuvré avec A Coeur Joie dans des actions si différentes les unes des autres.
“Derrière nos voix”, tel était le titre de ce spectacle, titre bien nommé car derrière leurs voix, il y avait du travail, de l’écoute et du respect des autres membres de son pupitre et du choeur, une vraie prise de responsabilité que ce soit dans le chant, dans les interventions parlées ou dans le jeu d’acteur, un véritable engagement à la fois personnel et collectif.
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