C’est délibérément que la chef de choeur, Madeleine SAUR, a constitué le programme de ce concert autour d’oeuvres actuelles et façonné un certain portrait de la Russie sous la forme d’un tableau contemporain illustré par les compositeurs occidentaux .
Le programme a commencé avec Sviaty de John Tavener. Dans cette pièce, dont le texte est issu des offices funéraires orthodoxes, nous assistons à un dialogue entre le choeur représentant le cercueil du défunt et le violoncelle chantant la voix du prêtre orthodoxe susurrant des méloppées ornées grâce à Sophie PETITCOLLOT .
A peine sorti de cette prière, le public est plongé dans la musique céleste d’Alfred Schnittke avectrois pièces religieuses, envolées lyriques, dont les notes graves sont assourdissantes et les aigus taillés au laser .
La pièce est suivie et se réfléchit aussitôt par la création de Pierre-Jean Beaudoin Lord Jesus Christ, Son of God, écrite spécialement pour le Madrigal .
Suivent ensuite deux Bogoroditse Dievo, de François Branciard et Jean-Louis Thomas, écrites en regard au Bogoroditse Dievo d’Igor Stravinsky .
Le programme se termine avec Jiv du Français Thierry Machuel, seule pièce profane de ce répertoire et plus proche du répertoire traditionnel du pays : chansons à danser, balalaïkas (imités par les chanteurs à l’aide d’une baguette chinoise faisantosciller les lèvres) .
Nul doute que le public a été transporté dans les vastes plaines enneigées de la Russie et charmé par les mélodies en vocalises comparables, selon Madeleine SAUR à des » guirlandes « .