ÕL’essentiel n’est pas de chanter fort mais de chanter juste …å, c’était l’une des expressions coutumières de Marc DESBONNETS, grande figure musicale cambrésienne et d’à Cœur Joie.
De formation instrumentale, il s’était rapproché de Marcel CIAMPI et de Maurice DURUFLé pour perfectionner le piano et l’orgue car il se voyait plutÔt soliste ou professeur de musique, profession qu’il a d’ailleurs ensuite embrassée.
Pianiste et organiste, rien ne le destinait à la direction de chœur mais c’était sans compter sur 2 jeunes cambrésiennes venues frapper à sa porte pour qu’il soit le chef de chœur de la chorale qu’elles désiraient créer. Après s’être rapproché de Denis DEPARIS, président régional de la fédération de chorales à Cœur Joie, Marc se lance avec passion dans l’aventure du chant choral pour amateur et fonde, le 12 janvier 1960, une chorale qu’il baptise FALALA. Cette aventure durera plus de 50 ans.
Durant toutes ces années, il demeurera très attaché aux valeurs d’à Cœur Joie visant l’éducation populaire et à son fondateur César GEOFFRAY. Il aimait raconter que, à ses débuts, sans expérience, ce dernier, dans le cadre du festival des Choralies à Vaison-La-Romaine, l’avait propulsé au beau milieu du théâtre antique, face à des milliers de chanteurs, pour diriger ÕO Ma Belle Auroreå, un des Õclassiques d’à Cœur Joieå.
Durant toutes ces décennies, compositeur et arrangeur, Marc a composé sur des textes poétiques tels que ceux de Jean-Loup Fontaine, Õtu es comme la merå, ou liturgiques Õcantique du soleil ou louange des créatures de Saint Françoiså, ou encore sur des comptines comme celle des Õtrois gendarmeså, pièces, la plupart du temps, dédiées à la chorale FALALA avec laquelle il les mettait en œuvre.
En 1973, Marc a succédé à Marcel RéMI à la direction de l’ensemble instrumental ÕSociété Symphonique Cambrésienneå. Il provoque alors régulièrement des alliances entre l’instrument et la voix en réunissant lors de concerts, en des lieux emblématiques du Cambrésis ou de contrées éloignées, les deux formations qu’il dirige sans omettre d’y associer l’orgue lorsque le programme s’y prête.
Pour parvenir à monter certaines œuvres, il n’a pas hésité à faire appel à son réseau d’instrumentistes et de solistes régionaux comme en a témoigné, en 1995, le Te Deum de Delalande en commémoration du tricentenaire de l’arrivée de Fénelon à Cambrai.
Sur le plan régional et local, Marc a contribué au développement et au rayonnement culturel de l’art choral en participant à des concerts, des festivals, des spectacles répartis sur la région, en accueillant des Journées Régionales de chanteurs, en organisant des rassemblements de chorales dans toute la ville, en dirigeant un chœur de femmes lors d’un atelier choral régional ou encore en harmonisant pour un autre atelier sur le thème Chansons pour les Mineurs avec évocation chorale et scénographique, la ÕCarmagnole des mineurså.
Marc, ton empreinte restera marquée: ce qui comptait pour toi, ce n’était pas seulement la technique ou le talent, c’était aussi l’interprétation pour exprimer l’émotion, les sentiments afin de parvenir à faire de la musique, cette musique dans laquelle tu baignais et qui continuait à se composer dans ta tête ces dernières années jusqu’au bout de tes doigts que l’on surprenait parfois en train de pianoter.
Grâce à ta volonté de les faire progresser, tant au niveau de la qualité vocale que musicale, qualités auxquelles tu étais très attentif, pointant les nuances, la justesse, la couleur, jusqu’à les obtenir, tu as permis aux nombreuses générations de choristes qui se sont succédésous ta baguette, d’accéder à des œuvres ambitieuses et conséquentes, de vivre et de partager ta passion pour la musique.
Marie-Pascale Despierre
Présidente à Cœur Joie Hauts-de-France